Loire : une enquête ouverte pour mise en danger des salariés d’un laboratoire
Le parquet de Roanne (Loire) a ouvert une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui après des plaintes contre X d’ex-salariés du laboratoire de Riorges (Loire) du groupe AC Environnement, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Loire : une enquête ouverte pour mise en danger des salariés d’un laboratoire
Cette enquête préliminaire, ouverte contre X en début de semaine, intervient à la suite de plaintes déposées le mois dernier par sept anciens salariés du laboratoire ligérien de ce spécialiste du diagnostic immobilier, qui accusent leurs dirigeants de les avoir exposé pendant plusieurs années à des concentrations de chloroforme très supérieures au maximum autorisé.
Lesinvestigations ont été confiées à la brigade de sûreté urbaine de Roanne et à l’Inspection du travail.
Une vingtaine d’autres salariés et anciens salariés du laboratoire de Gentilly du même groupe ont eux aussi déposé des plaintes en octobre pour des motifs identiques auprès du pôle santé publique du parquet de Paris. Contacté par l’AFP, ce dernier a indiqué qu’elles sont "en cours d’analyse".
"La direction ne nous a informé qu’à partir de mars dernier que depuis juin 2016 des organismes extérieurs de contrôle avaient établi que l’air ambiant de nos laboratoires contenait des concentrations de chloroforme environ 25 fois supérieures à la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP), fixée à 10 mg/m3", a déclaré à l’AFP un des plaignants.
"Lorsqu’on interrogeait la direction au sujet d’odeurs anormales ou de symptômes comme des migraines, nausées, fortes fatigues ou des douleurs inexpliquées on nous répondait : tout est sous contrôle", poursuit-il, ajoutant que certains font le lien entre ces émanations toxiques de chloroforme, mais aussi d’éthanol et d’acétone avec le déclenchement de fausse couche ou d’hépatite.
La direction d’AC Environnement reconnaît dans un communiqué des "dysfonctionnements très importants" relevés, dus à des "excès d’émissions de chloroforme", qui pourraient avoir touché une centaine de personnes dans chacun des deux laboratoires concernés.
Elle en impute toutefois la seule responsabilité à l’ex-directrice des laboratoires du groupe qui, selon ce dernier, avait "volontairement et sciemment soustrait cette information à la direction générale".
Présidé par Denis Mora, AC Environnement se présente comme le leader français du diagnostic amiante et le numéro un dans le diagnostic immobilier.
Le groupe, contrôlé depuis avril 2018 par le fonds d’investissement Abénex, affichait l’an dernier un chiffre d’affaires de 54 millions d’euros, avec 630 salariés.
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