Immobilier énergivore : palmarès des villes balnéaires

Publié le vendredi 8 septembre 2023 par Comparatif OPCI, Denis Lapalus , mis à jour le vendredi 18 août 2023 à 08 h 04

Les DPE, largement critiqués, ont tout de même un avantage, celui de pouvoir comparer la proportion de logements mal classés dans les différents villes. Parmi les cités balnéaires, le palmarès des villes dont l’immobilier est le plus mal en point peut surprendre. Tour de France des passoires thermiques du bord de mer.

Palmarès des stations balnéaires dont l’immobilier est au plus mal

La France regorge de villes où les passoires thermiques dépassent les 30% de logements. Paris en est le meilleur exemple. Mais au-delà des stations de ski, détenant le record absolu de passoires thermiques, les stations balnéaires françaises ne sont pas non plus exemptes de reproches. Car si l’efficacité énergétique est importante pour ne pas avoir froid en hiver, elle l’est tout autant pour éviter de subir la chaleur en été. Les canicules à répétition pourraient bien changer la donne et faire chuter les prix de ces logements désagréables aussi bien en hiver qu’en été.

À Noirmoutier, 42% des logements sont des passoires thermiques

Effy a recensé le nombre de logements étiquetés F et G dans les 50 plus grandes stations balnéaires françaises. Douche froide pour Noirmoutier qui compte 42% de passoires thermiques, suivi de près par Trouville-Deauville (41%). Le podium des villes côtières les plus énergivores est fermé par Ramatuelle et ses 30% de passoires thermiques. À Royan, Berck et Dinard, près d’un logement sur 4 est considéré comme une passoire (entre 25% et 28%). Des pourcentages importants qui dépassent de loin la moyenne nationale du taux de passoires nationale de 17%.

Pourquoi ces taux de passoires si élevés sur les côtes françaises ?

Parmi les villes où l’on recense le plus fort taux de passoire, on trouve des communes avec beaucoup de bâtiments anciens ou classés. Ces logements donnent du fil à retordre à leurs propriétaires. L’isolation thermique des murs par l’extérieur, le remplacement des fenêtres ou la pose d’une pompe à chaleur touchent à l’esthétique du bâtiment et ne peuvent pas être réalisés. C’est notamment le cas des villes de Deauville, Trouville-sur-mer et Noirmoutier. À Royan, le problème est différent. Rasée pendant la Deuxième Guerre mondiale, la ville a été totalement reconstruite à partir de 1947. Les bâtiments ne prennent donc pas en compte les réglementations thermiques instaurées en France en 1974.

Les stars de l’été 2023 : Saintes-Maries-de-la-Mer, Mandelieu-la-Napoule et Ajaccio

De l’autre côté, certaines stations balnéaires françaises semblent mieux loties. C’est le cas de Saintes-Maries-de-la-Mer, Mandelieu-la-Napoule et Ajaccio, trois villes avec moins de 4% de passoires thermiques recensées. Viennent ensuite Fréjus, Porto-Vecchio et Antibes avec 6 à 7 % de logements au DPE F et G.

Mauvaise efficacité énergétique : les raisons du nauvrage

• Ancienneté des bâtiments : Dans certaines villes côtières, les bâtiments plus anciens peuvent avoir une isolation thermique moins efficace et des systèmes de chauffage ou de climatisation moins performants, ce qui peut entraîner une consommation énergétique plus élevée.
• Climat maritime : Les villes de bord de mer peuvent avoir des climats maritimes avec des variations de température et une humidité qui peuvent nécessiter une utilisation fréquente des systèmes de chauffage, de climatisation et de ventilation.
• Tourisme saisonnier : Les destinations touristiques côtières peuvent connaître des pics de demande énergétique pendant les saisons touristiques, ce qui peut entraîner une utilisation intensive des systèmes de climatisation, d’éclairage et d’autres équipements.
• Urbanisation rapide : Dans certaines régions, l’urbanisation rapide peut conduire à une construction hâtive et à la réalisation de bâtiments moins écoénergétiques.
• Politiques et normes locales : Les politiques locales en matière de construction et les normes d’efficacité énergétique peuvent varier d’une ville à l’autre et influencer la consommation énergétique des bâtiments.