La crise immobilière n’est pas terminée
Le marché de l’immobilier frémit à peine, ce n’est pas la fin de la crise. La première baisse des taux significative attendue à partir de juin, prochain n’y changera rien.
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Du 30 mars au 8 juillet, la Condition publique à Roubaix accueille "Habitarium, une saison laboratoire sur l’habitat", qui montre une centaine d’oeuvres, de films, de prototypes et d’expérimentations, sur le thème de l’habitat contemporain.
Son toit végétalisé accueillera, du 9 mai au 8 juillet, un village éphémère de tentes montées par le collectif d’architectesYes We Camp, ouvert au public, deux nuits par semaine, sur réservation.
"L’habitat est au coeur des enjeux du développement durable, à la croisée des enjeux environnementaux, migratoires, sociaux... c’est aussi un terrain sur lequel s’inventent beaucoup de choses" dit à l’AFP LauranneGermond, commissaire de l’exposition et directrice de l’association COAL, art et développement durable.
Quant à la rénovation et la précarité énergétique, "ce sont des problématiques centrales dans le quartier, l’un des plus pauvres de Roubaix, qui est elle-même l’une des villesles plus pauvres de France", souligne-t-elle.
L’exposition met ainsi en avant les innovations développées dans les Hauts-de-France pour résorber, à l’échelle de quartiers entiers, les "passoires énergétiques" que sont les maisons des années 1930, qui font l’essentiel du bâti local.
Le mal-logement, qui touche 3,8 millions de personnes en France, apparaît crûment dans le travail du photographe Sébastien Godefroy, qui a suivi pendant 4 mois le quotidien d’un couple de sans-papiers logé à l’hôtel.
"Outre le manque d’intimité, de repas chauds, l’éloignement, il y a l’épée de Damoclès de savoir que le 31 mars, à la fin de la trêve hivernale, Lorenca, enceinte de 7 mois devra sortir de l’hôtel", dit-il à l’AFP.
Le visiteur découvre l’habitat d’urgence, économe et préfabriqué, comme prototype des habitats modulaires et évolutifs de demain, des maisons autonomes aux procédés de construction alternatifs, "tiny houses" ou "bogues du Blat" en Ardèche.
L’exposition sensibilise aussi au réemploi des matériaux, ou à la réinvention du "vivre ensemble" dans les grands ensembles de logements sociaux, pointe les dérives de l’étalement urbain et de la spéculation immobilière.
Ainsi, aux villes absurdement implantées au beau milieu de terres agricoles, photographiées par l’Américain Alex MacLean, répondent les affiches de projets immobiliers utopiques et fantaisistes de Soazic Guezennec.
"Nous voulions proposer un dialogue entre des oeuvres, des projets, et rassembler des mondes qui pouvaient se penser séparés, alors que tous ces regards constituent la richesse d’une société", explique Jean-Christophe Levassor, directeur de la Condition publique.
Habitarium, espère-t-il, rendra ses visiteurs "plus riches de l’envie d’aller chercher d’autres choses ailleurs".
Le marché de l’immobilier frémit à peine, ce n’est pas la fin de la crise. La première baisse des taux significative attendue à partir de juin, prochain n’y changera rien.
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